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Publié le 6 Juillet 2014
Du fer au pied…
Combien de paires en avez-vous ? Je suis persuadé que votre mari en a beaucoup moins que vous ! Alors ? Vous ne savez plus très bien au juste ? Allez ! Je vous aide. Les dernières statistiques affirment que les Françaises en ont au minimum 11. Je veux parler des paires de chaussures, évidemment ! Comme tout le monde, vous mettez toujours les mêmes. Celles qui sont d’un confort inégalé, celles dans lesquelles vos orteils s’épanouissent.
Vous savez qu’il n’en fut pas toujours ainsi. Les chaussures jusqu’au début du XIXe siècle étaient plutôt inconfortables. C’est à la Révolution française que nous devons l’évolution majeure de la chaussure. Mieux encore, c’est grâce à un forgeron auvergnat dont la postérité a oublié le nom que nous pouvons gambader avec un minimum de confort.
Je vous explique. Prenons les armées de Napoléon. Le général était un grand stratège, mais surtout ses soldats avaient de bonnes chaussures. À l’époque, les armées se déplaçaient à pied. Aucun corps de troupe ne faisait plus de 10 ou 12 km dans une journée. Sauf les Français, qui en parcouraient le double, voir le triple si l’empereur l’exigeait. C’est ce que l’on appelle la guerre de mouvement qui nous valut à l’époque tant de victoires. Et bien, c’est grâce aux chaussures made in France, tout ça.
À l’époque, il n’y avait pas de pied droit ni de pied gauche. L’on avait soit des chaussures trop souples qui ne duraient pas longtemps, soit trop rigide qui massacrait les pieds. C’est un forgeron auvergnat qui eut l’idée de faire un pied droit et un pied gauche pour chaque paire de chaussure et autres bottes militaires. Il y ajouta les tailles différentes, s’ajustant aux pieds de chacun.
Notre artisan ferrait tous les jours des bœufs, s’ajustant à la morphologie de la bête de trait. Deux fers par sabot, un grand et un plus petit pour l’ongle intérieur, tourné à gauche pour les sabots droits et à droite pour les sabots gauches.
Gageons que s’il n’y avait pas le confort de la taille et de l’inclinaison des chaussures, vous auriez moins de paires dans vos placards, mesdames…
Interview de Maryse qui est l’épouse d’André DELUCCHI, ferronnier d’art.
« Le ferronnier était le personnage important du village. Il fabriquait ce qui était utile : les ustensiles de cuisine, les outils et même les accessoires féminins, comme les boucles de sacs, les clés. C’est un métier ancestral, qui a évolué avec le temps et qui s’est adapté aux évolutions de l’architecture et des nouvelles technologies ». « Il y avait le forgeron, le tonnelier, le maréchal ferrant, et tous avaient les mêmes outils, c'est-à-dire une enclume et différents marteaux, en fonction du fer qu’ils voulaient travailler et surtout des pinces qui permettaient de ne pas se brûler et de donner des formes spécifiques et certaines finitions ».
« La forge, le feu, c’est le premier outil de ces hommes de l’art. Longtemps, on a alimenté ce feu avec du bois, puis du charbon et maintenant ce que l’on appelle le charbon de forge, qui brûle à un certain degré et dégage très peu de toxiques. Ce charbon était jusqu’à il n’y a pas si longtemps fabriqué en France. Maintenant il vient d’Europe centrale ou de Chine. Les ferronniers utilisent ce charbon, car il maintient le fer à température constante. Il brûle lentement et a une puissance calorifique bien précise ».
« Le ferronnier ne doit pas trop chauffer le fer, car il ne sera plus malléable et pourrait même être cassant. Les ferronniers n’ont pas de thermomètres pour évaluer la bonne température nécessaire au travail du métal. Ils font cela à l’œil. Ils déterminent la bonne température de travail à la couleur du métal qui doit devenir « rouge cerise ». Le métal est alors à point pour être manipulé ».
« Les ferronniers travaillent essentiellement le fer. L’acier aussi, mais cela revient beaucoup plus cher. Le laiton est aussi utilisé, notamment à cause des rampes de style Louis XV, avec les mains courantes dans ce métal. C’est une technique difficile, car si le laiton chauffe trop, il fond et cela ne se rattrape pas, la matière est perdue. Le ferronnier qui a une grande maîtrise de son art, du feu, du marteau, de la matière première travaille l’inox. L’inox est un matériau contemporain, mais certains ferronniers arrivent à lui donner des volutes. C’est donner à ce métier ancien une touche contemporaine ».
« Pour chaque volute, le fer est chauffé jusqu’à un certain degré, mis sur la forge et le ferronnier va le taper avec un marteau spécifique en fonction de l’épaisseur du fer. Toutes les pièces partent d’un noyau qui est tourné, au départ avec des gabarits, puis à la main et à l’œil ».
« Que ce soit le laiton ou l’inox, le travail et le feu noircissent les métaux. Il faut donc les polir pour leur redonner leur aspect lisse et brillant ».
« Mon mari qui est ferronnier d’art, fabrique des rampes, des portails, des pergolas, du mobilier, etc. Sa spécialité, ce sont les rampes Louis XV débillardées. Ce sont des rampes qui tournent et suivent l’architecture de l’escalier en colimaçon, ce que l’on appelle débillardé. Il y a beaucoup de volutes et notamment des feuilles d’acanthe. Nous retrouvons la feuille d’acanthe comme modèle utilisé chez beaucoup d’artisans, le menuisier, le tapissier en meuble. Déjà les Grecs et les Romains utilisaient ce végétal pour ornementer leurs réalisations artistiques ».
« Mon mari réalise de nombreuses créations, par exemple des bijoux en fer forgé, avec le souci que ce soit petit, harmonieux, esthétique, pour que cela puisse se porter. Pour le mobilier, c’est le client apporte son idée et l’artisan qui la retravaille pour qu’elle soit techniquement réalisable. Mais pour la rénovation du patrimoine, il y a obligation de respecter le style et refaire à l’identique ».
« Maréchal ferrant est une spécialité, parce que pour ce type de travail, le ferronnier doit avoir aussi une bonne connaissance des animaux, des notions vétérinaires. Il faut adapter le fer à cheval à la morphologie du sabot. Le fer est posé chaud sur le sabot, pour une parfaite adaptabilité. Il y a une école de Maréchal ferrant à Marseille, campagne Pastrée. Les maréchaux-ferrants sont itinérants. Ils se déplacent dans les centres équestres à bord de leur camionnette. Ils ont une forge portative, une enclume et des fers préfabriqués qu’ils adaptent au sabot du cheval ».
« Si l’architecture est classée et comporte des fers, on fera appel à un ferronnier. Mais dans l’architecture contemporaine, ils sont assez peu sollicités ».
« L’atelier de mon mari a réalisé un campanile, ces clochers en fer forgé, typiquement provençaux, à Allauch. Il a réalisé la réhabilitation des ferronneries de l’église de Gémenos, aussi ».
« C’est un métier physique, mais l’évolution des technologies aide beaucoup. Il peut être pratiqué par les filles, même si cela reste un métier rude, à cause des poids qu’il faut porter, mais on peut se faire aider. Ce qui est pénible, c’est surtout de la chaleur. C’est un métier satisfaisant, qui part d’une rencontre avec le client. Le ferronnier prend des mesures, trace un plan et va acheter le fer nécessaire à la réalisation du projet. Il y a là beaucoup de satisfaction, de la création. Ferronnier, c’est un métier artistique ! »
Entretien recueilli par Jacques Marie pour la gueule de l'emploi
Saint patron
Saint Éloi qui est fêté le 1er décembre naquit vers l’an 600 près de Limoges. Dès son enfance, il est placé comme apprenti chez le maître de la monnaie de Limoges. Au bout de quelques années, Éloi n’avait pas de rival dans l’art de travailler les métaux.
Le roi Clotaire II le fit venir à la cour, lui commanda un trône et pour ce faire lui fit livrer de l’or. Avec le métal précieux reçu, Éloi produisit non pas un, mais deux trônes. Reconnu honnête homme, Éloi fut nommé grand argentier du royaume. Ses sentiments religieux et ses vertus le firent admirer du roi Clotaire qui louait sa franchise, sa prudence, sa douceur et sa charité. Éloi pratiqua toujours l’orfèvrerie, fabriquant des chasses précieuses pour recevoir les reliques des saints de l’époque.
Le roi Dagobert, successeur de Clotaire II, prit aussi Éloi à son service. A la mort du roi, Éloi accepta l’évêché de Noyon. Il est aussi à l’origine de la fondation de nombreux monastères. Il meurt à Noyon vers l’an 660.
Saint Éloi est le patron des agriculteurs, bourreliers, charrons, forgerons, horlogers, maquignons, mécaniciens, métallurgistes, monnayeurs, orfèvres, plombiers, selliers, serruriers et vétérinaires.
Sources : La Fleur des saints – Omer ENGLEBERT – Albain Michel – 1984 / www.saint-dicton.com
MÉTIER FERRONNIER
Fabriquer ou restaurer des éléments de décoration dans du métal. Le ferronnier commence son travail par une représentation graphique. Une fois le dessin réalisé, il exécute une maquette, choisit les matériaux puis les travaille.
Outre le fer, le ferronnier d'art travaille aussi le cuivre, l'inox, l'acier, le plomb... chaque matériau demandant une technique et un savoir-faire particuliers.
Moyens
Le fer est courbé et façonné à la main, chauffé à la forge ou au chalumeau. De plus en plus, il utilise la machine à commande numérique pour façonner et ajuster les pièces.
Compétences
Le ferronnier d'art doit savoir dessiner et avoir des connaissances en histoire de l’art pour identifier un style, une époque... dispose d'une large palette de motifs d'ornementation.
Ingénieux et précis, il dessine des pièces qu'il réalise. Il maîtrise le dessin d'art, la géométrie. Il doit être adroit, précautionneux et patient. Il s'adapte aussi aux évolutions technologiques.
Production
À son compte, un ferronnier d'art doit acquérir de solides notions en gestion et comptabilité. À l'écoute, il est capable d'évaluer les goûts et les besoins des clients, et de créer de nouvelles formes pour répondre à leur demande. Il doit aussi veiller à accroître et fidéliser sa clientèle pour alimenter son carnet de commandes.
Source ONISEP
LES FORMATIONS ET DIPLÔMES
CAP ferronnier
Le titulaire d’un CAP Ferronnier est un véritable créateur. Il conçoit et réalise des ouvrages en fer forgé : grilles, portails, rampes d’escaliers, chenets, candélabres, appliques, lampes, tables, guéridons...
Bac pro technicien en chaudronnerie industrielle
Le titulaire de ce diplôme est spécialiste de la fabrication d'ensembles chaudronnés, d'ensembles de tôlerie, de tuyauterie industrielle et d'ossatures en structures métalliques. Il intervient essentiellement en atelier, mais aussi sur chantier pour installer, entretenir ou réhabiliter.
BP serrurerie-métallerie
Dans une grande entreprise, avec la possession d'un BP serrurerie-métallerie, par exemple, le métallier peut évoluer vers un poste de responsabilité, chef d'équipe ou d'atelier. En serrurerie artisanale le métallier peut créer sa propre entreprise et intervenir sur des chantiers de construction.
BM ferronnier
Module du BM : perfectionnement en ferronnerie. Outillage de forge. Conformation, coudage, assemblage. Volutes et décors. Organes de fermetures. Rampes. Finitions sur métaux. Forge mécanique. Repoussage relevage.
DMA décor architectural, option métal
Ce DMA forme des techniciens supérieurs capables d'assister des concepteurs réalisateurs et de participer à la mise en oeuvre de projets de décor. Ils peuvent créer et gérer une petite entreprise d'agencement, travailler en free-lance ou s'intégrer dans un bureau d'études ou de création. Ils savent collecter les informations, analyser les données et les contraintes d'un projet, matérialiser l'idée d'un créateur non spécialiste, l'adapter aux contraintes techniques et mener des opérations de restauration.
ÉTABLISSEMENTS ET CENTRES
DE FORMATION
Section d'enseignement professionnel du lycée Jean Monnet
39 place Jules Ferry
BP 5
03401 YZEURE Cedex
Tél. : 04 70 46 93 01
Fax : 04 70 46 93 02
Courriel : ce.0030060Z@ac-clermont.fr
Site Internet : www.lycees-jeanmonnet-yzeure.fr/
Lycée professionnel Lycée des métiers d'art et de la mécanique de précision Pasteur
25 rue du Professeur Delvalle
06000 NICE
Tél. : 04 93 62 77 90
Fax : 04 93 62 77 99
Courriel : ce.0060040l@ac-nice.fr
Site Internet : www.ac-nice.fr/pasteur
Lycée professionnel Denis Diderot
102 avenue Jean Jaurès
10100 ROMILLY SUR SEINE
Tél. : 03 25 21 95 81
Fax : 03 25 39 09 35
Mél : ce.0100016n@ac-reims.fr
Lycée professionnel la Floride
54 boulevard Gay Lussac
13014 MARSEILLE
Tél. : 04 95 05 35 35
Fax : 04 95 05 35 30
Courriel : ce.0130056R@ac-aix-marseille.fr
Site Internet : www.lyc-floride.ac-aix-marseille.fr
Lycée professionnel Charles Privat
10 rue Lucien Guintoli
13632 ARLES Cedex
Tél. : 04 90 49 60 44
Fax : 04 90 49 49 52
Courriel : ce.0130171R@ac-aix-marseille.fr
Site Internet : www.lyc-privat.ac-aix-marseille.fr/
Lycée des métiers d'art Georges Guynemer
Place de Verdun
30701 Uzes Cedex
Tél. : 04 66 03 21 60
Fax : 04 66 22 20 65
Courriel : ce.0300047n@ac-montpellier.fr
Site Internet : www.lyc-guynemer-uzes.ac-montpellier.fr
Lycée professionnel Ferdinand Fillod
1 rue Lamartine
39160 SAINT AMOUR
Tél. : 03 84 48 74 00
Fax : 03 84 48 86 21
Mél : ce.0390914g@ac-besancon.fr
Site : lpfillod.free.fr/Lycee/
BTP CFA du Loir-et-Cher
15 rue André Boulle
41000 BLOIS
Tél. : 02 54 90 34 56
Fax : 02 54 56 15 98
Courriel : cfabatiment.loiretcher@ccca-btp.fr
Site Internet : www.cfabtp41.fr
SEP - SEP du lycée des métiers d'art et de la maîtrise de l'énergie électrique Boutet-de-Monvel
Rue Boutet de Monvel
54300 LUNEVILLE
Tél. : 03 83 73 01 86
Fax : 03 83 73 47 97
Courriel : ce.0542293@ac-nancy-metz.fr
Site Internet : www.ac-nancy-metz.fr/Pres-etab/Boutetdemonvelluneville/
Lycée professionnel Le Mont Chatelet
Boulevard Saint-Saturnin
58210 VARZY
Tél. : 03 86 29 43 40
Fax : 03 86 29 72 98
Courriel : 0580042f@ac-dijon.fr
Site Internet : lyc58-montchatelet.ac-dijon.fr/
CFA du bâtiment des Pyrénées Orientales
Rue Félix Trombe, Technopole Sud
66100 PERPIGNAN
Tél. : 04 68 55 38 88
Fax : 04 68 54 99 10
Courriel : cfabtp.perpignan@ccca-btp.fr
Site Internet : www.btpcfa66.com
CFA SEPR - CFA de la SEPR
46 rue Professeur Rochaix
69424 LYON Cedex 03
Tél. : 04 72 83 27 27
Fax : 04 72 83 27 00
Courriel : accueil@sepr.edu
Site Internet : www.sepr.edu
LP - Cité scolaire de Mazamet
Lycée professionnel Marie-Antoinette Riess
rue du lycée
81207 MAZAMET Cedex
Tél. : 05 63 97 56 56
Fax : 05 63 97 56 64
Courriel : cite-scolaire.mazamet@ac-toulouse.fr
Site internet : lp-mazamet.entmip.fr
CFA de la Chambre de métiers et de l'artisanat du Var - annexe Les arcs
Chemin Guéringuier
83460 LES ARCS
Tél. : 04 94 99 51 80
Fax : 04 94 99 51 81
Courriel : cfalesarcs@cma-var.fr
Site Internet : cfailesarcs-frejus.fr/
Lycée Paul Langevin
Boulevard de l'Europe
BP 458
83514 La Seyne-sur-Mer Cedex
Tél. : 04 94 11 16 80
Fax : 04 94 11 16 89
Courriel : ce.0830923c@ac-nice.fr
Site Internet : www.ac-nice.fr/lycee-langevin
CFA du bâtiment et des travaux publics Florentin Mouret
13 bis avenue du blanchissage
84023 AVIGNON Cedex 01
Tél. : 04 90 14 18 80
Fax : 04 90 14 18 90
Site Internet : www.cfa-fmouret.fr
CFA BTP - CFA BTP
5 rue Albert Camus
91220 BRETIGNY SUR ORGE
Tél. : 01 60 84 39 27
Fax : 01 69 88 91 67
Courriel : cfabtp.bretigny@ccca-btp.fr
Site Internet : btp-cfa-iledefrance.fr/cfa/bretigny-sur-orge/
Lycée professionnel Denis Papin
34 avenue Michelet
93120 LA COURNEUVE
Tél. : 01 49 92 16 00
Fax : 01 49 92 15 99
Courriel : ce.0930128J@ac-creteil.fr
Section d'enseignement professionnel du lycée de Bel Air
Bel Air
97441 SAINTE SUZANNE - Ile de le Réunion
Tél. : 02 62 98 05 19
Fax : 02 62 98 06 45
Courriel : ce.9741270m@ac-reunion.fr
Site Internet : pedagogie2.ac-reunion.fr/lyc-bel-air/
Bac pro technicien en chaudronnerie industrielle 219 établissements sur toute la France
DMA
ENSAAMA - Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art - Olivier de Serres
63-65 rue Olivier de Serres
75015 Paris - 15e arr
Tél. : 01 53 68 16 90
Fax : 01 53 68 16 99
Courriel : olivier.deserres@laposte.net
Site : www.ensaama.net